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Le stress face à un concours

 

« Je vais faire une descente d’organe devant le jury… En plus, je n’ai pas de plan B, j’ai tout misé sur ce concours moi. Si je le rate, y’a pas à dire, je vais être dépité… ».

Cette semaine, les enseignants à en devenir passent les épreuves orales du CAPET d’économie-gestion. Les candidats sont particulièrement stressés. Et nous, formateurs, le sommes tout autant… Neuf mois de préparation, de conseils, de remédiation, de considération, de moments de doute, de correction et d’appels téléphoniques à n’en plus finir.

L’enjeu est certes de taille. Mais tout de même, un élément essentiel, commun à bon nombre de candidats, me pousse à écrire aujourd’hui : la peur.

J’ai reçu avant-hier l’appel d’un candidat. Ce dernier m’a fait part de sa peur concernant les épreuves orales, en qualifiant cette peur par des adjectifs qui m’ont fait presque bondir de ma chaise. Comprenez bien mon propos : en aucun cas je pourrais juger le stress d’un candidat, mais soyons rationnels et analysons ses propos, qui encore une fois auraient pu sortir de la bouche de n’importe quel candidat (et même de la mienne à l’époque). Plusieurs questions se posent :

De quoi ce candidat avait-il peur ? De l’échec ? De faire face au jury ? De décevoir ses proches? De tomber sur un sujet déroutant ?

Ces questions n’ont en réalité aucun lien avec la peur et il est facile de le démontrer. Pour faire court et simple : la peur n’est pas un sentiment relatif à l’appréhension d’un concours. En fait, la peur, c’est ce qui accompagne la prise de conscience d’un danger imminent.

Alors chers candidats qui liront (ou pas) ce post, sachez que nous n’avons pas peur d’un concours, cette émotion n’a et ne peut avoir de lien avec la préparation d’un concours. Nous pouvons avoir peur de la santé fragile d’un proche, d’un bâtiment qui prend feu, d’un tremblement de terre, de la rencontre d’un ours en pleine forêt (qui relève par ailleurs du projet), mais pas de produire une argumentation sur une feuille blanche pendant 5h ni de parler pendant une heure face à deux futurs (je vous l’espère) collègues. Ce n’est pas tant le sujet, mais la peur est extrinsèque à nos actions, elle s’impose à nous et nous avons deux possibilités : la fuir ou l’affronter.

En fait, toutes les questions mentionnées ci-dessus relèvent de l’anxiété. En d’autres termes, vous imaginez des futurs possibles quant au déroulement de votre oral. Il est normal de ressentir de l’anxiété dans notre vie, et même parfois cela peut s’avérer utile et nous pousser à prendre plus de précautions (big up à tous les parents de la terre).

Mais simplement, il n’est justifiable de ressentir de la peur dans le cadre de la préparation d’un concours ou d’un examen.

Que dire de l’anxiété ? De l’échec ? De la gestion du stress face au jury ? De la possible déception des proches ? Ou de la manière de traiter un sujet ?

Toutes ces questions seront traitées, je l’espère, dans de prochains posts 🙂 …