Sélectionner une page

Les profs ont trop de vacances !

 

Ce beau stéréotype.
Tellement ancré dans les mœurs.
Partagé par une grande partie de la population.

Et relayé par les médias. 

Les enseignants, notamment du secondaire, auraient beaucoup trop de vacances.
Pour éviter une descente d’organes, ce stéréotype suffira pour ce mail (j’en ai dénombré 36 exactement). 

Mais finalement : à quoi ressemblent les vacances d’un enseignant ? 

J’imagine que vous connaissez l’expression « déformation professionnelle » ? 
Imaginez : la moindre lecture, vidéo, écoute sonore, et c’est parti : 

« Tiens, ça irait bien pour mon cours de… En plus, enchaîner avec un exercice en groupe de… Puis, pour l’évaluation, on fera… Ouais mais attends, avec la réforme, faut pas oublier l’épreuve certificative… ».

En d’autres termes : NOTRE CERVEAU NE S’ARRÊTE JAMAIS !

Un jour, une collègue m’explique que son mari avait eu une journée très fatigante : il avait donné une conférence de 2h. 
Le pauvre, il ne s’était pas arrêté de parler pendant 2h, vous imaginez.
À la collègue de répondre : mais pour ma part, c’est comme ça chaque jour !

Évidemment, les enseignants n’ont pas trop de vacances. 
L’épisode confinement associé à l’école forcée à la maison pour tous les français ont montré combien la pédagogie était un exercice difficile, énergivore, prenant.

Il a également mis en exergue la difficulté de canaliser un élève, de le motiver à apprendre, de capter son attention, de lui transmettre du savoir, de développer ses compétences.
Et avant toute chose, de lui faire lâcher son téléphone…

Autant d’enjeux qui font la richesse, mais également la difficulté de notre métier.

Nous parlons de l’école à la maison. c’est-à-dire se retrouver face à un, deux voire trois élèves (ou plus et dans ce cas je vous félicite !). Alors imaginez un peu une classe…

Les enseignants n’ont pas trop de vacances. 
Au contraire, ils assument une charge mentale qui ne peut se révéler qu’une fois en poste.
S’adapter aux différentes classes, proposer des supports en fonction des niveaux, puiser dans des ressources et les didactiser.
Tout cela s’ajoutant à la prise en charge des élèves, aux évaluations, aux bulletins, aux conseils de classe, aux écarts de comportement, au lien avec les parents, aux sorties pédagogiques, aux relations avec les entreprises ; arrêtons-nous là mais je pourrais continuer jusqu’à demain.

C’est enrichissant, certes, mais ô combien épuisant. 

Et vous savez quoi ? La plupart des enseignants pensent déjà à la rentrée de septembre, entre préparation des cours et appréhension des effectifs à charge. Une dizaine d’enseignants m’ont contacté en juillet… En juillet !
Pourtant, ils sont tous en vacances.

Alors je le redis, les enseignants n’ont pas trop de vacances.
Et le burn-out peut vite pointer le bout de son nez.

À nous de développer des activités qui rendent les élèves actifs dans leur apprentissage plutôt que de s’épuiser à enchaîner les explications les unes après les autres.

Et ceci fera l’objet d’un prochain post.

Pour l’instant, profite bien de tes vacances !
 
Sois épanoui,
Naïm