Comment je crée des cours rapidement !

 

13 heures ! 

C’est le nombre d’heures qu’il m’a fallu pour préparer mon premier cours.

Le premier chapitre de management en classe de 1ère STMG. 

J’ai absolument tout fait : le questionnement en passant par le passage de l’accroche à la mise en page des photos, sans oublier le questionnement, la fiche pédagogique, et la fiche de déroulement (malgré le fait de ne pas en avoir besoin, mais bon il fallait faire le bon stagiaire). 

Il fallait que le tableau soit parfaitement symétrique, que les photos soient bien alignées, que le questionnement soit à la même police sur tout le dossier élève, que la marge des questions soient identiques aux questions des autres documents (mon côté autiste, très certainement…). 

Le lendemain, je donne le cours.
Les élèves accrochent, c’est génial, c’est fluide et le changement de supports donne vraiment un rythme dynamique à l’animation.

À la fin du cours, j’étais vraiment satisfait. 

J’avais le sentiment d’avoir trouvé ma voie, d’être fait pour ça.

Mais la satisfaction ne dura que quelques secondes : la réalité de la préparation du cours suivant faisait surface…

Clairement, j’avais signé pour devenir enseignant, pas pour être éditeur de bouquins ! 

Alors, souhaitant tout de même dégager du temps, j’ai testé une autre méthode.

Le cours suivant, plutôt que de tout mettre en forme sur un dossier élève (qui ressemble finalement fortement à un cours trouvé dans un bouquin), j’ai décidé de faire autrement :

1 accroche qui engage les élèves
1 dossier de ressources à projeter,
1 type de synthèse ajustable en fonction du temps.

Combien de temps cela m’a pris ? Exactement 1h30 ! 

Je venais de gagner 11h30 sur un seul cours.

Avec le recul, je tire 2 leçons majeures de mes débuts en tant que prof.

La première : nous ne produisons pas des cours, nous les animons.

En effet, je ne produis pas les vidéos, photos ou accroches dont j’ai besoin pour transmettre des notions et développer des compétences.

Je pouvais, comme au premier cours, me prendre la tête sur la marge à appliquer au tableau, être sûr que ce dernier soit symétrique, que les photos entrent bien dans les cases.

Ou bien, comme ça a été le cas pour ce deuxième cours, je pouvais simplement les afficher une à une au tableau.
Alors certes, les élèves dans ce cas avancent au même rythme, mais cela peut également créer une ambiance propice à l’échange. Et pour développer l’autonomie, nous proposerons des temps individuels plus tard dans la séance.

La deuxième leçon : la forme n’est pas importante. 

Je sais que je vais faire grincer des dents beaucoup de collègues, et pourtant. 

Quand il s’agit de transmission, c’est bien la stratégie pédagogique qui importe.
Lorsque je pose le rapport entre plus-value pédagogique et temps passé sur un support, je suis désolé mais je ne trouve pas de différence majeure, si ce n’est la fatigue accumulée.

Alors depuis, je suis capable de créer des cours rapidement, parce que j’ai accepté que la forme ne soit pas parfaite. Les élèves et étudiants quant à eux, ne ressentent pas la différence. 

Et pourtant, les cours sont toujours aussi qualitatifs.
Et j’y gagne même en animation puisque plus en forme. 

Je sais que beaucoup d’entre-nous ont débuté la création de cours pour septembre. Alors un conseil : faites l’essai et vous verrez de vous-mêmes.

Au mieux, ça fonctionne et vous gagnez du temps.
Au pire, vous revenez à une création type bouquin et c’est pas grave.

Mais personnellement, le choix est fait et il n’est pas discutable.